Arrivée d'Isaure

La jeune femme avait longtemps hésité avant de se présenter aux portes du Castel de Tyx.
Maintes fois elle était passé devant la bâtisse, à l'ombre d'un fourré, empruntant des chemins de traverse pour ne pas être aperçue. Elle attendait le bon moment. Celui de se sentir prête à marcher dans les pas de sa mère. Celui de retrouver cette famille trop longtemps cachée à ses yeux. Celui d'affronter un passé qui n'était pas le sien.
Immobile devant le pont-levis, elle retenait son souffle, redoutant le moment où sa présence serait connue. Le temps durant quelques instants sembla suspendu.
Une image alors lui vint, rassurante, engageante: le visage de Linoa souriante se dessinait sous ses paupières.
Et elle se sentit mieux. Redevenant la jeune femme forte et décidée qu'elle était, elle leva les yeux vers le haut des murailles. Une ombre tournoyante sur le ciel bleu des beaux jours finit de conforter son intention.

A peine revenue du salon que je vois une silhouette au loin, derrière le pont levis. Mha, qui ça peut être? Je me prépare à défendre le castel quand la personne s'avança en marchant vers moi. Levant un sourcil, je m'aperçu que c'était une femme. Même si c'était une femme, pouvait tout aussi bien être menaçante, j'en ai connu moi des saleté de bonne femme qui ont l'air gentille et qui en fait sont des tigresses.
Resserant ma main sur mon hallebarde, je dis, qui êt'vous m'dame? Que v'nez vous far ici?

Ben si c'était une invitée de ma maitresse, j'étais mal partit.

Au son d'une voix forte qui brisa sa méditation, Isaure reporta les yeux en direction du pont levis. Le visage détendu, presque souriant, elle répondit courtoisement, sans prêter attention à l'intonation dure que l'homme employait:

"Je suis Isaure, nièce de la Dame de Tyx, maîtresse en ses lieux. Je suis venue la visiter en sa demeure."

L'épée à son côté avait de quoi inspirer la méfiance, tout comme ses vêtements dignent d'un mercenaire.

Un plissement de la gauche de ma joue, la croire ou pas? Après tout, tous ceux s'étaent présenté de la famille, l'étaient bien! Pis après tout, ceux qui voulaient du mal à la famille, ne venaient pas en ces lieux. je me détendis donc et comme les portes étaient ouvertes, il lui tint à nouveau ce langage.

V'nez alors, ma dame est au salon avec une aut'femme.

Ajoutant le geste à la parole, il repartit vers l'intérieur du castel.

Isaure, la main sur la pomme de son épée, passa la porte ouverte de son pas franc. Elle s'apprétait à suivre le garde qui se dirigeait vers la somptueuse demeure.

" Ma Tante est déjà en compagnie d'une Dame me dites-vous? Je ne voudrais pas les interrompre. Je peux attendre ici, je ne suis pas pressée."

Vlà qu'elle veut plus venir, qu'es ce que c'est que cette bonne femme??
Je m'arrêta et me tourna vers elle, savez, elles en ont p't'être pour longtemps, sais pas moi, pis ma maitresse elle m'dit qu'y faut jamais laisser les gens à la porte, alors si j'le fais avec vous... Vais m'faire taper sur les doigts...
Faut v'nir mam'zelle, elle mord pas ma maitresse.

Isaure sourit en coin. Le bonhomme l'amusait bien. Ne voulant pas le froisser, ni lui attirer des réprimandes, elle le suivit sans plus faire de manière.

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